Les kinésithérapeutes français rattrapent leur retard : ils ont maintenant l'autorisation de pratiquer des échographies. Ou plutôt des échoscopies.
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Le Conseil national de l'ordre des kinésithérapeutes a rendu le 27 mars 2015 un avis positif sur la pratique de l'échographie par les kinésithérapeutes. Si cette nouvelle est passée inaperçue pour le grand public, elle représente une avancée majeure et devrait permettre à terme d'améliorer considérablement l'efficacité de certains traitements kinésithérapiques.
Sur cette question, la France avait pris du retard sur ses homologues anglo-saxons qui autorisaient déjà massivement la pratique de l'échographie. Ainsi, les kinésithérapeutes australiens ont accès à l'échographie depuis 30 ans et une étude a montré que 51 % d'entre eux la pratiquaient régulièrement dans leurs cabinets de ville.
D'un point de vue sémiologique, il est plus pertinent de parler d'échoscopie, cela afin de tracer une frontière claire avec l'échographie qui est un examen médical contraint par de nombreuses obligations, dont la rédaction d'un rapport et l'établissement d'un diagnostic médical.
Quel intérêt pour le kinésithérapeute ? Et pour les patients ?
Le kinésithérapeute réalise un bilan lors de chaque nouveau traitement. L'objectif de ce bilan est de mettre en évidence les déficits et les déficiences du patient afin d'établir un diagnostic kinésithérapique dont découlera un plan de traitement précis. C'est dans le cadre de ce bilan que l'échoscopie trouve tout son intérêt, puisqu'elle est le prolongement naturel de l'examen clinique manuel.
Mais l'échoscopie permet aussi d'objectiver les progrès dans un traitement au long cours, de suivre l'évolution d'un tendon douloureux ou encore d'une épaule opérée. Enfin, seule l'échoscopie peut proposer une imagerie dynamique riche en informations, l'épaule avec ses tendons qui s'usent en est le meilleur des sujets.
Pratiquée depuis plus de 20 ans par de nombreux physiothérapeutes dans le monde, l'échographie a déjà été intégrée dans quelques programmes de formations initiales comme au Royaume-Uni et aux États-Unis. Même s'il n'existe pas encore officiellement de standards à l'échelle internationale encadrant la formation et la pratique de l'utilisation de cet outil en kinésithérapie, ces pays initiateurs ont élaboré des programmes nationaux.
Le complexe de l'épaule, fréquemment source de dysfonctions chez une part importante de la population, demeure une région complexe à évaluer cliniquement par les professionnels de santé. Cette évaluation est rendue complexe de par le nombre d'articulations mises en jeu, les fonctions neuromusculaires de cet ensemble et son intégration neurophysiologique avec le rachis cervical et thoracique ainsi qu'avec l'ensemble du membre supérieur.
L'application de l'échographie au thorax en médecine est d'apparition relativement récente, retardée par l'idée que l'examen échographique du poumon était sans intérêt du fait de la présence d'air empêchant la transmission des ultrasons. Depuis une dizaine d'années, l'échographie pulmonaire est largement acceptée comme outil diagnostic de première intention dans de nombreuses situations pathologiques en soins intensifs et d'urgence, diminuant l'utilisation de la radiographie et du scanner thoracique.